Un cerveau qui oscille
Certaines personnes sont accusées d’avoir le mauvais œil et d’envoyer de mauvaises ondes. D’autres seraient porteuses de good vibes comme disent nos amis de l’autre côté de la Grande Mer ou de la mer de Bretagne.
Sans entrer dans les mystères de notre système nerveux, dans la magie du fonctionnement de notre cerveau, je voudrais apporter quelques éléments tangibles à propos du lien entre la fréquence des ondes électriques qui nous traversent et notre état d’être intérieur.
J’ai concocté un tableau synthétique à partir de données multiples glanées à gauche et à droite. J’espère qu’il sera lisible sur le site. J’avoue que les spécialistes ne s’accordent pas sur les plages de fréquence ni sur le détail des caractéristiques des ondes. Et ceci, à mon avis, pour deux bonnes raisons :
— d’une part, l’étude du cerveau en est encore à ses balbutiements. Un bon exemple : la notion de NDE – les expériences de mort imminente – vacille sur le gué entre les sciences et les croyances. Les scientistes affirment sans preuve qu’avec un électroencéphalogramme plat, pas de cerveau et donc pas de conscience. Des témoignages multiples évoquent une conscience élargie à ce moment entre la vie et la mort. C’est évidemment fascinant mais comment s’appuyer sur des bases fiables exemptes de toute affabulation tout en gardant à l’esprit que ce n’est pas parce qu’un phénomène est inexpliqué qu’il n’existe pas ?
— d’autre part, la continuité des phénomènes ondulatoires fait qu’il n’y a pas de rupture nette entre les ondes dites alpha et thêta.
Il faut comprendre que les ondes se superposent. Dans l’absolu, rien n’empêcherait d’avoir simultanément des ondes thêta et gamma dans différents neurones. La science nous en parlera certainement un jour.
Il n’y a pas d’ondes meilleures ou moins bonnes que les autres. À chaque période de la journée, à chaque activité, correspond un type d’onde. Si vous travaillez sur les toits et que vous êtes en surdosage d’ondes thêta, c’est aussi peu adapté que d’essayer de dormir avec un excès d’ondes bêta.
Ondes du sommeil | ||||
NOM | f (hz) | CARACTERISTIQUES | EFFETS (manque) | EFFETS (excès) |
delta | 1-3 | sommeil profond | mauvais sommeil | troubles de l’apprentissage |
thêta | 3,5-8 | émotions profondes – intuition- imagination | anxiété | manque d’attention voire dépression |
alpha | 8-12 | calme sans sommeil | anxiété
insomnie |
problèmes de concentration
faiblesse |
bêta | 12-30 | état d’attention | détente voire laxisme | réceptivité |
gamma | 30-100 | bonheur – sommeil paradoxal | troubles de l’apprentissage
problèmes mentaux |
Et l’hypnose dans tout ça, au fait ?
C’est une question récurrente après la séance, avouée ou inavouée : est-ce que j’étais dans le bon état de relaxation pour que les changements que j’espère aient bien lieu ?
L’expérience nous montre que l’état le plus adapté se situe lorsque le cerveau travaille en ondes thêta ou alpha :
— par la relaxation et les techniques de respiration et de visualisation, le sujet arrive en mode alpha. Peu à peu, des visions similaires à celles du sommeil paradoxal peuvent apparaitre;
— suivant les besoins – régressions dans le temps sans dissociation, automatismes anciens – ralentir encore le rythme du cerveau par le passage en mode thêta peut faciliter le travail de revivification et la dissolution des émotions associées ;
— en maintenant le contact avec le sujet, en s’assurant qu’il est toujours dans un état de réceptivité adéquat et qu’il ne sombre pas dans un sommeil profond (ondes delta).
En pratique, les états de relaxation profonds nécessitent plus de temps. Les inductions hypnotiques demandent alors divers approfondissements tout particulièrement lorsque l’on travaille sur les addictions ou d’autres problèmes ancrés en profondeur.
Pour autant, le fait de n’avoir aucun souvenir ne signifie en aucune manière que le travail a été plus efficace.
Par ailleurs, en général, les enfants, les adolescents plongent infiniment plus rapidement en transe que les adultes et demandent moins d’approfondissement.
L’état de l’art en hypnose nous montre que si nous savons comment procéder, nous ne savons pas encore très bien pourquoi cela fonctionne.
Mais est-il fondamental de comprendre pourquoi il y avait un clou sur la route au moment où l’on passait ? À un moment, il faudra démonter la roue et la changer. Savoir que le beau-frère du père François a laissé tomber un clou de sa boîte alors qu’il s’allumait une cigarette américaine en pensant aux lingots d’or qu’il avait cachés au fisc n’est pas inintéressant mais ne résout pas le problème.
À bientôt
Tudual