L’anxiété chez les enfants et les adolescents.

Peur ou anxiété ?

On ne sait jamais trop où s’arrête la peur « normale » et où démarre l’anxiété. La peur dite normale est celle qui nous fait courir lorsqu’un sanglier déboule au fond du chemin ou qui nous fait hurler pour stopper un enfant qui s’apprête à traverser sans regarder. On juge la peur ou l’anxiété excessive lorsqu’elle s’installe dans la durée, de façon répétée et sans aucun stimulus.

Je sais, l’omniprésence du coronavirus met au goût du jour le thème de l’anxiété générale. Tellement au goût du jour que ce n’est peut-être pas le moment idéal pour écrire un article sur ce sujet et encore moins pour le publier.

Mais à quel moment a-t-on envie de se pencher sur l’anxiété si ce n’est quand un proche est concerné ?

Aujourd’hui, je vais aborder tout particulièrement le sujet de l’anxiété chez les enfants et les adolescents et le rôle que peut jouer l’hypnothérapie.

Les troubles liés à l’anxiété sont les troubles psyschologiques les plus communs chez les enfants et les adolescents. Ils engendent une détresse énorme ainsi qu’une rupture dans le fonctionnement de la vie quotidienne et sociale.

Les principales caractéristiques en sont la peur, l’appréhension, l’évitement associées à des symptômes physiques d’hyperactivité.

Les types d’anxiété

Je classifierai l’anxiété en sept rubriques pour clarifier mon propos :

— l’anxiété de séparation (particulièrement séparation des parents)

— les phobies spécifiques (phobie des animaux comme la souris, l’araignée)

— la phobie sociale (peur d’être le centre des regards, d’être ridicule, d’être moqué)

— les troubles obsessionnels compulsifs (TOC : gestes ritualisés, se ronger les ongles, s’arracher les cheveux ou les cils…)

— les troubles-panique

— les troubles d’anxiété généralisée

— l’anxiété post-traumatique (guerres, tremblements de terre, épidémie de coronavirus)

Des études démontrent que ces troubles découlent à 40 % de facteurs génétiques et familiaux. Ils n’apparaissent pas à n’importe quel moment de la vie et ne touchent pas de façon homogène les hommes et les femmes.

L’anxiété de séparation et les phobies spécifiques sont les plus fréquentes chez les enfants (7 % et 10%).

La phobie sociale est, elle, la plus répandue dans la période fin d’enfance-début de l’adolescence (7 % de la classe d’âge).

Les attaques de panique et l’anxiété généralisée apparaissent plus tard dans l’adolescence (environ 4 % des adolescents).

Si la prévalence filles-garçons est de 1 avant la puberté (en décodé, ça signifie que les filles et les garçons sont autant touchés par ce type de trouble), les jeunes filles sont deux plus affectées que les garçons au moment de l’adolescence.

Médicaments ou thérapie ?

Evidemment, si l’un de vos enfants est concerné, vous devez consulter un médecin. Les spécialistes en psychiatrie des enfants et des adolescents reconnaissent cependant que si les crises aigües (dépressions sévères, tentatives de suicide) requièrent en urgence un traitement médicamenteux, le coeur de la solution réside dans une thérapie.

Que ce soit au travers de thérapies comportementales, cognitives, psychodynamiques ou familiales, les meilleurs résultats s’obtiennent  par des thérapies combinées où l’aspect relationnel vaut au moins autant que la technique pure.

L’hypnose

L’hypnothérapie en est un exemple intéressant. Car elle débute par un questionnement approfondi sur le contexte du problème (causes, facteurs déclenchants, réactions de la famille, avantages secondaires etc.). Ensuite, des techniques de relaxation et de respiration permettent de se mettre dans l’état approprié au traitement hypnotique. En effet, l’induction de la transe, la visualisation associées à des suggestions appropriées au contexte peuvent permettre au sujet de modifier ses automatismes de peur,de façon profonde et durable. D’autant plus qu’une confiance réciproque, une connivence a été tissée entre le jeune et le praticien. Car le coeur de l’efficacité c’est de parvenir à ce que l’enfant ou l’adolescent reprenne confiance en lui et intègre qu’il a en lui toutes les ressources pour devenir ce qu’il a envie de devenir, une personne qui a laissé ce problème sur le bord du chemin, derrière elle.

Prenez soin de vous et de vos proches,

A bientôt,

Tudual