Comment décrocher du sucre ?

La tendance d’aujourd’hui est de ranger pêle-mêle, jeux vidéo, sexe, alcool, cannabis, héroïne, sucre dans les éléments addictifs. Le sucre en fait-il partie ? Suis-je accro au sucre et quelle influence l’hypnose peut-elle avoir sur ma consommation ?

Le circuit des drogues

Les drogues « habituelles »  passent directement dans le sang puis agissent sur le circuit neuronal de la récompense sans intermédiaire sensoriel.

Le sucre lui stimule tout d’abord les récepteurs sucrés situés sur la langue avant de passer dans le sang. 

Suis-je consommateur excessif ?

Contrairement aux drogues interdites type héroïne  mais comme pour l’alcool, il est toujours très difficile de savoir si l’on a une consommation normale de sucre ou une consommation excessive.

Il n’y a pas de critères fiables et discriminants utilisables par les addictologues. C’est donc un diagnostic à partir des données fournies par les sujets concernés qui permet de déterminer une dépendance.

Les critères les plus reconnus sont aujourd’hui :

  • l’augmentation des doses pour compenser la diminution d’effet;
  • l’incapacité à baisser les doses malgré les conséquences sur la santé et sur l’environnement;
  • le désir de réduire la consommation qui s’avère toujours plus importante que désirée malgré les efforts fournis;
  • les stratégies d’évitement du manque; l’influence néfaste sur la vie professionnelle/scolaire et la vie familiale.

Enfin, pas d’inquiétude, manger un paquet de chouquettes et se piquer à l’héroïne n’a pas les mêmes effets. La vraie question c’est : est-ce que ça me pose des problèmes dans ma vie ou dans mon corps ?

La vision de la société

Le libre-arbitre est devenu important aujourd’hui,  pour de bonnes raisons —liberté de choix, respect des droits de l’individu  — et aussi de mauvaises raisons — facilité à flatter et à manipuler  le consommateur, apologie du plaisir, effet de mode — 

De ce fait, lorsqu’un produit est autorisé voire facilité (publicité, supermarchés, anniversaires, devanture de pâtisseries, prix bas, indications trompeuses sur les emballages) par la société et qu’on nie encore trop facilement les liens entre excès de sucre et hyperactivité, agressivité, diabète, obésité, comment tirer tout seul la sonnette d’alarme ?

« J’ai bien le droit à un petit plaisir. » « Une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal. » Bien sûr qu’on a le droit a un petit plaisir ou même un gros. Après, la notion du temps en temps est très variable suivant les individus. C’est pour cette raison que les remarques de nos proches, des professionnels de santé et notre ressenti profond sur comment nous nous sentons dans notre corps et dans notre façon d’être devraient nous inciter à privilégier la modération sur le long terme.

Et l’hypnose dans tout ça ?

Bonne question. Il n’existe pas de panacée, de remède universel. Ca se saurait. L’hypnose n’est pas une exception. Mais l’hypnose a des vertus avérées dans le traitement des compulsions et des addictions. Le travail en ondes alpha ou theta induit une profonde relaxation, un état méditatif qui facilite la lucidité sur nos motivations et l’acceptation de suggestions à transformer nos automatismes via différentes techniques :

  •  confrontation avec les conséquences futures
  • signaux post-hypnotiques
  • suggestions d’aversion
  • métaphores
  • entrainement à l’autophypnose (=autonomie)
  • amélioration de l’estime de soi
  • respiration associée au décrochage

Et l’hypnose a cet avantage indéniable de ne pas saturer votre corps avec des produits aux effets secondaires méconnus. 

sucre et hypnose : la recette

Mais quels que soient la modernité des techniques et la virtuosité du praticien, l’efficacité repose sur deux facteurs-clé trop peu souvent évoqués car ils nous sortent de la vision romanesque de l’hypnose où un être aux pouvoirs magique effectue des passes mystérieuses pour guérir un sujet soumis. La réalité est tout autre et repose sur :

  • l’envie réelle du client de changer de façon de réagir;
  • le lien de confiance entre le client et le thérapeute. C’est grâce à lui que l’entretien initial composé de questions ciblées va permettre de faire émerger les raisons profondes du problème, en l’occurence de la dépendance au sucre.

De façon générale, comme pour les addictions au tabac et tous les types de troubles alimentaires, l’hypnose est une méthode intéressante dans le traitement de la dépendance au sucre.

Sur ce, la vie continue, bon pain au chocolat.

A bientôt

Tudual

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