Ras la gueule !

C’est super la vie en Europe occidentale au XXIe siècle. Pour la nourriture, en tout cas. Pour montrer son rouge à lèvres ou sa nouvelle moustache, un peu moins.

Nous n’avons plus besoin de trimer 50h par semaine pour manger du pain, des crêpes sèches et des pommes de terre. Et un bout de lard le dimanche.

Nous avons quitté le mode survie si rapidement que la profusion de nourriture est devenue l’ennemi numéro de beaucoup d’entre nous.

« Finis ton assiette sinon tu n’auras pas dessert. » 

« Fais-moi plaisir, reprends-un peu. Il est pas bon, mon kig-ha-farz ? »

« Tu n’es pas à la maison ici. Ne me fais pas honte. Mange tout ce qu’on te propose. »

Qui n’a pas entendu ces phrases dans sa jeunesse, phrases apparemment si anodines et qui ont pourtant forgé nos habitudes alimentaires. 

Peur de gaspiller de la nourriture. Peur de déplaire aux parents, à la famille, aux amis. 

En tout cas, des automatismes profondément ancrés en nous et qui ressurgissent dans les cas similaires.

Réactivation

Ajoutons le stress de la vie moderne, emploi du temps saucissonné, questions métaphysiques « Est-ce que je suis un bon parent/ un bon conjoint/un bon ami/ un bon professionnel/ un bon tout court ? », et nous avons vite trouvé une bonne raison de grignoter à tout bout de champ, un gâteau pour un peu de douceur, un porto pour se détendre, une tartine beurre-chèvre-miel pour se changer les idées.

Ou au contraire une bonne raison de rejeter tout ça, au propre (façon de parler) comme au figuré, de se serrer la ceinture, de s’empêcher de manger pour s’empêcher de grandir et de devenir un adulte nocif.

Tout cela nous ramène au rôle central de la nourriture, nécessaire à la vie et expression d’amour. Une obligation physiologique et un catalyseur d’émotions. D’émotions telles que, parfois, on reste coincé dans un bouclage infernal. On n’arrive plus à se sortir d’une très mauvaise habitude alimentaire.

La volonté

Même par la volonté. Alors on culpabilise davantage en se disant qu’on n’a pas de volonté. On multiplie les régimes, paléo, dukan, cétogène, dissocié, hypocalorique, monodiète, jeun hydrique. Sans mauvais jeux de mots, il y a à boire et à manger. Ce qui est sûr, c’est que ça marche souvent bien au début. Il faut voir au bout de 6 mois, un an. 

Parce que au bout d’un an, si le corps a trop souffert, il aura eu tendance à stocker davantage les graisses en prévision d’une disette et l’effet désastreux fréquent c’est de maigrir puis de regrossir jusqu’à dépasser le poids d’avant le régime. On en arrive à un corps bien détraqué et on est paumé, on ne sait plus vers où aller et on envisage même des réductions d’estomac ou l’installation d’anneaux gastriques. Mais quand on a un estomac XXS, qu’on a faim, qu’on est énervé d’avoir faim et qu’on nous propose une carotte ou des frites mayo, on choisit quoi ? Ce qui est sûr, c’est qu’il est rarissime que les causes des troubles soient purement physiologiques et que sans s’attaquer aux causes émotionnelles, les effets ne s’inscrivent pas dans la durée.

C’est pour cette raison que je vais vous expliquer comment fonctionne l’hypnose des troubles alimentaires de façon pratique en détaillant une séance avec moi.

Une séance « hypnose des troubles alimentaires » 

Le cadre

  • Je ne vais pas vous mentir. L’hypnose ne fait pas maigrir par un claquement de doigt et des gros yeux fixés sur vous.

Par contre, elle permet de modifier des automatismes profondes, d’enlever des blocages qui vont permettre de diminuer les compulsions, de réguler l’appétit.

  • L’hypnose n’est pas de la magie, ni du sommeil.

Le bon côté c’est que vous êtes la maîtresse/le maître de ce qui vous arrive durant la séance. Je ne peux pas vous forcer à agir contre votre intérêt. 

  • Vous avez juste à jouer le jeu. 

Vous pouvez accepter mes suggestions ou les refuser. Nous ne sommes pas à l’école. Il n’y a pas de bonne note ou de mauvaise note. Pas de notes du tout car les notes ne servent à rien, en réalité. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise conduite; il y a juste à faire ce qui vous convient sans vous préoccuper du fait que ça convienne à l’hypnothérapeute. C’est important car nombreux sont les problèmes alimentaires dûs au fait qu’on veut faire plaisir à l’autre.

  • La profondeur  de transe n’a aucune importance

Certaines personnes se souviennent de tout, d’autres de rien. Peu importe. Nous sommes tous différents et ce n’est pas parce que votre mental vous hurle que vous n’arrivez pas à vous détendre et que ça ne va pas marcher et que vous êtes énervée, tout ça ne veut pas dire que ça ne va pas marcher. Ca veut juste dire que vous avez des résistances. Mais si vous n’en aviez pas, vous ne seriez pas dans mon cabinet à traiter votre problème, n’est-ce pas ?

  • La confiance est un atout majeur.

C’est pour cela qu’on vient souvent voir un hypnothérapeute qu’une amie nous a conseillé. C’est un travail en équipe que nous faisons, vous avec avec votre motivation et votre connaissance du problème, moi avec des techniques adaptées pour modifier certains automatismes.

L’anamnèse

L’anamnèse c’est le gros mot fourre-tout pour parler de la discussion à bâtons rompus qui vous permet d’exprimer votre besoin, votre objectif, vos tentatives et vos difficultés à l’atteindre, vos atouts et vos faiblesses. 

C’est l’occasion de cibler précisément ce que vous êtes venus chercher dans la séance grâce à un entretien personnalisé. De remonter à vos obstacles conscients et inconscients grâce au regard extérieur de l’hypnothérapeute, de mieux comprendre les liens entre votre histoire, votre environnement, vous et votre problème.

C’est le moment de mettre le doigt sur vos contradictions, sur les incompatibilités invisibles entre votre objectif et votre système de valeurs, sur les avantages cachés que peut recéler votre conduite alimentaire.

Vos parents sont en surpoids, changer vos habitudes alimentaires ne risque-t-il pas de vous exclure de votre famille ? Si vous avez été abusé pendant une fête de famille, prendre votre temps pour manger est-il une option envisageable ? Et si vous vous êtes dévouée corps et âme pour votre mari sans aucune considération en retour, est-il étonnant de trouver un peu de réconfort dans un bon gâteau à la crème ?

Il y a autant de situations que de personnes c’est pourquoi cerner le contexte émotionnel de votre conduite alimentaire me parait crucial.

Induction et plateau thérapeutique

Je peux utiliser tout le jargon disponible pour paraitre professionnel. Ou alors des mots simples pour vous montrer que ce que nous allons faire n’est pas compliqué. 

C’est juste le bon timing, mon ressenti acquis au long de nombreuses séances, l’adaptation au plus proche de votre problème qui vont nous permettre d’aplanir votre difficulté.

Nous allons utiliser dans l’ordre ou dans le désordre :

  • des techniques de respiration

La respiration a ceci d’irremplaçable qu’elle est permanente. En y associant du positif, en forçant l’esprit à conscientiser les bienfaits de ce phénomène permanent, vous installez de la détente, de nouvelles possibilités, la conscience de votre capacité  au changement.

  • des associations d’idées

Métaphores, suggestions composées ou autres vont permettre au cerveau de lui insuffler de nouvelles propositions, d’effectuer des raccourcis ou même de poser des sens interdits.

  • des ancrages physiques ou psychiques

Le corps et l’esprit sont si liés qu’en agissant sur le corps tout en prononçant certaines paroles, on modifie les émotions associées à certains souvenirs. 

  • des techniques de visualisation

Pensée positive ou pensée d’aversion, la pensée visuelle permet de conforter ou d’éviter certains chemins, certains automatismes

  • des techniques de répétition accélérée

Une mauvaise habitude dont on n’arrive pas à se débarrasser c’est toujours quelque chose qu’on a beaucoup pratiqué et qui a la force de l’habitude. Nous utilisons des techniques similaires positives afin d’installer des bonnes habitudes.

  • des techniques de perturbation

Celles utilisées en spectacle pour faire rire la galerie. Dans notre cas, il s’agit de créer un trouble momentané afin que de nouvelles façons de procéder puissent s’installer facilement dans votre mode de fonctionnement quotidien.

  • des ressources d’autohypnose

Mon objectif est de vous donner un maximum d’atouts pour renforcer par vous-même tout ce travail effectué en équipe.

C’est l’ensemble de toutes ces techniques, avec des changements de rythme, des variations vocaliques et sonores, au bon moment qui va permettre un changement en profondeur de votre mode de fonctionnement. 

Le nombre de séances 

Certaines personnes sont plus ouvertes à des techniques alternatives, soins énergétiques, régression, chamanisme. C’est pourquoi j’ai aussi un tambour et une table de soins dans mon cabinet. Mais ce n’est pas la multiplicité des techniques qui importe. Ce qui importe, c’est que vous venez pour résoudre un problème et que nous mettons tout en oeuvre pour que cela soit fait le plus efficacement, le plus rapidement possible.

Dans la la plupart des cas, une seule séance de deux heures permet d’obtenir d’excellents résultats.

Parfois, il peut s’avérer judicieux de faire une seconde séance pour diversifier les techniques qui n’ont pas pu être testées lors de la première séance ou alors pour renforcer les techniques d’autohypnose. Ou parce que vous vous êtes aperçu qu’il y avait un autre problème à traiter avant ou après le traitement du trouble alimentaire.

Dans tous les cas de figure, nous passons un moment au téléphone avant la séance afin de nous assurer que votre problème entre bien dans mon champ de compétence et que l’hypnothérapie  et ma façon de procéder vous correspondent bien.

Sur ce, je vais déguster une tartine beurrée grillée avec une tranche de tome avec une tasse de thé japonais. En toute modération, bien sûr.

A bientôt

Tudual

quelques articles pour approfondir la compréhension de l’hypnose :

Les ondes du cerveau.

comment se déroule une séance.

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